Nous n’irons pas plus loin, Elbe sera le terminus
de notre voyage. La traversée entre Salivoli et l’île s’avère éprouvante. Il y
a du vent, certes, mais c’est surtout la houle que nous prenons en biais dans
une mer formée avec des creux de 2 mètres qui rend le voyage désagréable. Bon
d’accord, c’est pas les 40ème Rugissants, mais quand même, nous
sommes bien secoués. Les marmots optent pour un film dans la cabine avant,
mais il ne faut pas longtemps pour que Yanis fasse surface, le teint plus
proche de l’olive que de la pêche. Nous sommes toutefois épatés par la
résistance de Vadim qui regarde son film jusqu’au bout, installé dans l’équivalent
de la Toupie infernale, grande attraction de la Foire du Trône. Il a le pied
marin, le p’tit breton. La houle se tasse en arrivant à Elbe et nous hissons
les voiles.
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Mouillage dans la baie de Porto-Azzuro, Elbe |
Après un pique nique sympathique dans une anse du
sud-est de l’île, nous entrons dans la baie de Porto Azzuro. Une citadelle
domine la ville. Dans le guide, nous apprenons qu’elle a abrité une prison qui
n’a fermé ses portes que récemment. Le lieu s’appelait « Longone »,
son nom historique, mais dans l’esprit des italiens, il était tellement associé
au crime sous toutes ses formes que le village a été rebaptisé Porto Azzuro
afin de ne pas faire fuire les touristes. Un peu comme si Fleury Mérogis était
associé à St Trop… Nous mouillons dans la baie et proposons aux enfants de
visiter l’île en scooters le lendemain. A toutes fins utiles, nous trouvons
l’unique loueur de véhicules de Porto Azzuro (ville secondaire d’Elbe) et lui
réservons deux scooters pour le lendemain.
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Porto Azzuro |
Frais et, du côté des moufflets, remontés comme des
pendules dès le lever du soleil, nous débarquons chez le loueur à 9h00
pétantes. Pas très causant, voire même bourru le monsieur. Pas un mot de
français, ni d’anglais de son côté et pas plus d’italien du notre, ça va pas
être coton. Il prend son temps pour remplir le contrat d’un client qui nous
précède et nous nous impatientons. Essais des casques, un pour papa et un pour
maman. Xavier est invité à suivre le vieux monsieur qui donne un coup de main à
la boutique, il comprend, non sans mal, qu’il doit faire la démonstration de
ses talents en deux roues. No problemo, bien sûr. Et puis, c’est mon tour. Patatra.
J’ai du mal à descendre de la béquille, puis je demande comment on accélère. Je
fais 3 mètres, un demi-tour en posant les pieds à terre et le verdict tombe.
« Pericoloso ! » s’écrie le taulier et pour bien nous le faire
comprendre, il le répète une bonne dizaine de fois en nous regardant tour à
tour dans le blanc des yeux. Même sans comprendre l’italien, je connais ce mot
pour l’avoir lu dans les vieux trains corail là où il était écrit : « il
est dangereux de se pencher par les
fenêtres ». C’est dit, il ne nous louera pas de scooters, à fortiori avec
chacun notre bambin juché à l’arrière. La dame ne sait pas manier la poignée,
le bourru rentre son scooter au garage. Amen. Passée la déception des enfants
qui me proposent une formation sur le T-max de papa à notre retour en Bretagne,
nous optons pour une voiture et partons découvrir l’ile d’Elbe.
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Devinez à qui a appartenu cette demeure... |
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une idée ? |
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Des indices |
Finalement, eu égard à la circulation, parfois
dense, aux kilomètres parcourus, aux côtes, aux virages en épingles et au temps
qu’il nous faudra pour faire le tour de l’île, nous n’aurons aucun regrets pour
les scooters.
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Porto Ferrario |
Après une petite visite à Porto Ferrario, la
« capitale » d’Elbe, nous faisons un premier arrêt qui s’impose :
la résidence d’été de Napoléon
Bonaparte. Au bout d’une longue allée, nous découvrons un bâtiment érigé dans
un style pompier et prétentieux. Tout en longueur, un pseudo temple de style
grec flanqué de colonnes et siglé tous les deux mètres aux armes de l’empereur :
le N, les abeilles et l’aigle impérial. Nous prenons les billets pour la visite
et découvrons ensuite qu’au dessus du bâtiment greco- elbien, se trouve une
petite maison qui est en fait ladite résidence du célèbre corse. La modestie de
cette demeure tranche avec la pompe de l’accueil au rez-de-chaussée. Sur la
terrasse donc, sans aucun lien avec le premier batiment, une petite maison qui
a conservé en partie son décor d’époque, à savoir les peintures murales en
trompe- l’œil et quelques meubles de style. Moins de 200 mètres carrés, un pied
à terre qui jouit d’une vue splendide sur la nature et la méditerranée. Après
le tour du propriétaire, nous redescendons dans la partie pseudo greque qui
n’est en fait qu’une vaste galerie que l’on suppose destinée aux réceptions ou
grosses réunions de campagnes.
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La maison sur la terrasse |
Notre journée de visite sur l’île est un
ravissement. Les paysages de carte postale sont de toute bÔté et l’appareil
photo en rade de batterie !! Fichtre ! Croyez- moi donc sur parole,
c’est magnifique, une vraie petite Corse, alors que du côté Ouest d’Elbe, nous
voyons l’originale dans son intégralité du Nord au Sud. Deux pauses baignade
dans une eau claire et chaude et à 19h00 nous rendons la voiture à notre loueur
bien aimé et regagnons Brindabella pour une deuxième nuit au mouillage dans la baie de Porto Azzuro.
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La jolie vue de l'empereur (baie dans le fond) |
Le lendemain, dernière journée avant un retour à
Salivoli, nous naviguons par 10 nœuds de vent sur une mer très calme et prenons
un réel plaisir à faire de la voile. Pique-nique dans une baie de l’île,
derniers bains de mer puis traversée vers Salivoli pour notre dernière nuit sur
le bateau. Le lendemain, nous briquons Brindabella. Le père de Xavier arrive
d’Antibes à 11H30, nous déjeunons à Piombino, non sans difficultés pour trouver
une agape ouverte et nous procédons à l’échange des véhicules : pour Papi,
le bateau et pour nous sa voiture afin de regagner Antibes où nous passons la
nuit avant de prendre notre train de retour.
Fin des tribulations de la tribu Michel pour l’été
2013. See you soon sur ce blog dès que nous repartirons pour de nouvelles aventures
et banzai !