dimanche 4 août 2013

L’île d’Elbe

Nous n’irons pas plus loin, Elbe sera le terminus de notre voyage. La traversée entre Salivoli et l’île s’avère éprouvante. Il y a du vent, certes, mais c’est surtout la houle que nous prenons en biais dans une mer formée avec des creux de 2 mètres qui rend le voyage désagréable. Bon d’accord, c’est pas les 40ème Rugissants, mais quand même, nous sommes bien secoués. Les marmots optent pour un film dans la cabine avant, mais il ne faut pas longtemps pour que Yanis fasse surface, le teint plus proche de l’olive que de la pêche. Nous sommes toutefois épatés par la résistance de Vadim qui regarde son film jusqu’au bout, installé dans l’équivalent de la Toupie infernale, grande attraction de la Foire du Trône. Il a le pied marin, le p’tit breton. La houle se tasse en arrivant à Elbe et nous hissons les voiles.

Mouillage dans la baie de Porto-Azzuro, Elbe

Après un pique nique sympathique dans une anse du sud-est de l’île, nous entrons dans la baie de Porto Azzuro. Une citadelle domine la ville. Dans le guide, nous apprenons qu’elle a abrité une prison qui n’a fermé ses portes que récemment. Le lieu s’appelait « Longone », son nom historique, mais dans l’esprit des italiens, il était tellement associé au crime sous toutes ses formes que le village a été rebaptisé Porto Azzuro afin de ne pas faire fuire les touristes. Un peu comme si Fleury Mérogis était associé à St Trop… Nous mouillons dans la baie et proposons aux enfants de visiter l’île en scooters le lendemain. A toutes fins utiles, nous trouvons l’unique loueur de véhicules de Porto Azzuro (ville secondaire d’Elbe) et lui réservons deux scooters pour le lendemain.

Porto Azzuro
Frais et, du côté des moufflets, remontés comme des pendules dès le lever du soleil, nous débarquons chez le loueur à 9h00 pétantes. Pas très causant, voire même bourru le monsieur. Pas un mot de français, ni d’anglais de son côté et pas plus d’italien du notre, ça va pas être coton. Il prend son temps pour remplir le contrat d’un client qui nous précède et nous nous impatientons. Essais des casques, un pour papa et un pour maman. Xavier est invité à suivre le vieux monsieur qui donne un coup de main à la boutique, il comprend, non sans mal, qu’il doit faire la démonstration de ses talents en deux roues. No problemo, bien sûr. Et puis, c’est mon tour. Patatra. J’ai du mal à descendre de la béquille, puis je demande comment on accélère. Je fais 3 mètres, un demi-tour en posant les pieds à terre et le verdict tombe. « Pericoloso ! » s’écrie le taulier et pour bien nous le faire comprendre, il le répète une bonne dizaine de fois en nous regardant tour à tour dans le blanc des yeux. Même sans comprendre l’italien, je connais ce mot pour l’avoir lu dans les vieux trains corail là où il était écrit : « il est  dangereux de se pencher par les fenêtres ». C’est dit, il ne nous louera pas de scooters, à fortiori avec chacun notre bambin juché à l’arrière. La dame ne sait pas manier la poignée, le bourru rentre son scooter au garage. Amen. Passée la déception des enfants qui me proposent une formation sur le T-max de papa à notre retour en Bretagne, nous optons pour une voiture et partons découvrir l’ile d’Elbe.
Devinez à qui a appartenu cette demeure...

une idée ?
Des indices
 
Finalement, eu égard à la circulation, parfois dense, aux kilomètres parcourus, aux côtes, aux virages en épingles et au temps qu’il nous faudra pour faire le tour de l’île, nous n’aurons aucun regrets pour les scooters.
Porto Ferrario

 Après une petite visite à Porto Ferrario, la « capitale » d’Elbe, nous faisons un premier arrêt qui s’impose : la résidence  d’été de Napoléon Bonaparte. Au bout d’une longue allée, nous découvrons un bâtiment érigé dans un style pompier et prétentieux. Tout en longueur, un pseudo temple de style grec flanqué de colonnes et siglé tous les deux mètres aux armes de l’empereur : le N, les abeilles et l’aigle impérial. Nous prenons les billets pour la visite et découvrons ensuite qu’au dessus du bâtiment greco- elbien, se trouve une petite maison qui est en fait ladite résidence du célèbre corse. La modestie de cette demeure tranche avec la pompe de l’accueil au rez-de-chaussée. Sur la terrasse donc, sans aucun lien avec le premier batiment, une petite maison qui a conservé en partie son décor d’époque, à savoir les peintures murales en trompe- l’œil et quelques meubles de style. Moins de 200 mètres carrés, un pied à terre qui jouit d’une vue splendide sur la nature et la méditerranée. Après le tour du propriétaire, nous redescendons dans la partie pseudo greque qui n’est en fait qu’une vaste galerie que l’on suppose destinée aux réceptions ou grosses réunions de campagnes.
La maison sur la terrasse

 

Notre journée de visite sur l’île est un ravissement. Les paysages de carte postale sont de toute bÔté et l’appareil photo en rade de batterie !! Fichtre ! Croyez- moi donc sur parole, c’est magnifique, une vraie petite Corse, alors que du côté Ouest d’Elbe, nous voyons l’originale dans son intégralité du Nord au Sud. Deux pauses baignade dans une eau claire et chaude et à 19h00 nous rendons la voiture à notre loueur bien aimé et regagnons Brindabella pour une deuxième nuit au  mouillage dans la baie de Porto Azzuro.
La jolie vue de l'empereur (baie dans le fond)

 
Le lendemain, dernière journée avant un retour à Salivoli, nous naviguons par 10 nœuds de vent sur une mer très calme et prenons un réel plaisir à faire de la voile. Pique-nique dans une baie de l’île, derniers bains de mer puis traversée vers Salivoli pour notre dernière nuit sur le bateau. Le lendemain, nous briquons Brindabella. Le père de Xavier arrive d’Antibes à 11H30, nous déjeunons à Piombino, non sans difficultés pour trouver une agape ouverte et nous procédons à l’échange des véhicules : pour Papi, le bateau et pour nous sa voiture afin de regagner Antibes où nous passons la nuit avant de prendre notre train de retour.


Fin des tribulations de la tribu Michel pour l’été 2013. See you soon sur ce blog dès que nous repartirons pour de nouvelles aventures et banzai !

La descente vers Elbe

Marina di Pisa – Castiglioncello

Pétole. Si nous voulons rejoindre l’île d’Elbe, qui sera sans doute le dernier site touristique de notre périple, il nous faut descendre un peu plus vite. Nous filons donc jusqu’à Castiglioncello et mouillons dans son anse. Je ne verrais rien de ce charmant patelin, Xavier et les enfants y vont en zodiac le dimanche matin pour acheter du pain et une fois le petit déjeuner englouti (le pain n’est vraiment pas bon en Italie), nous quittons les lieux sur une mer formée avec un peu trop de vent. Il monte à 20 – 25 nœuds et la mer ne cessant de forcir dans l’après-midi, nous abandonnons notre projet de mouillage pour rejoindre le premier port qui se présente, ce sera San Vincenzo. Une marina toute neuve au tarif délirant…
La distraction préférée des marmots en cours de nav : se faire trainer derrière le bateau

 
Pique-nique sur un haut fond

Bien que la météo ne soit guère encourageante pour le lendemain,  nous n’avons plus de jus et il nous faut rejoindre un autre port plus près d’Elbe car dans la marina de San Vincenzo , nous n’avons pas réussi à recharger les batteries, à chaque connexion de Brindabella, la ligne de quai saute… Nous partons donc pour Salivoli, la marina de Piombino d’où partent les ferries pour Elbe. La traversée n’est pas sympathique du tout. Nous essuyons un grain avec orage et visibilité nulle avec 25 nœuds de vent. Seul à la barre, sous la pluie, Xavier se prend pour un vieux loup de mer auquel il ne manque plus que la barbe blanche et la pipe. Nous prenons une belle saucée et le soleil revient dès que nous arrivons à Salivoli, forcément. Nous y passons l’après-midi et décidons de rejoindre l’île d’Elbe le lendemain.
 

Trip à Pise


Viareggio – Marina di Pisa

D’un seul bord avec 10 nœuds de vent au près, Yes ! Une belle traversée nous amène jusqu’à l’Arno, ce fleuve qui traverse Florence et Pise. Nous mouillons dans la marina de Nicolo Orsini Baroni sur le fleuve. Je suppose que Baroni est un titre de noblesse et qu’il est un héritier de cette grande famille aussi célèbre que les Médicis en Italie. Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de Pise et le lendemain matin, nous prenons un bus qui nous amène au centre de la ville en un quart d’heure. Le chauffeur conduit à tombeau ouvert. Effarant.

 


Pise est une ville italienne de taille moyenne, charmante. Elle se visite sans problème à pied et il nous faut un peu plus de 20 min pour la traverser du Sud au Nord afin de nous rendre sur le lieu le plus touristique. C’est noir de monde et la température est étouffante. Nous visitons les chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne hormis la tour dont l’accès est très contrôlé – pas plus d’une vingtaine de personnes à la fois pour un laps de temps limité – et surtout interdit aux enfants de moins de 8 ans. 

 
Jeu concours : que font ces gens ?

Nous passons notre journée à flâner dans Pise qui possède de nombreux « palazzio » et un grand parc où les enfants se défoulent à loisir. Le bus du retour roule encore comme Fangio et nous arrête juste devant notre petite marina. Dodo de bonne heure.
L'église dont la tour penchée est le campanile
Les michel's brothers dans les rues de Pise